1 février 2019alimentation / santéPhotographie Olivier LEFEUVRE – https://vidagogie.com
Le meilleur des aliments est sans conteste un aliment qui n’a été dénaturé par aucune transformation afin que notre organisme puisse bénéficier pleinement de l’ensemble de ses nutriments. Un aliment inaltéré, notamment par la cuisson, contient tous les macronutriments (glucides, protides, lipides), tous les micronutriments (minéraux, oligo-éléments, vitamines, polyphénols, chlorophylle…) dans leur forme assimilable, ainsi que l’ensemble des enzymes digestifs.Cependant, la cuisson détruit et/ou altère la plupart de ces composants.
1.
Destruction
de l’apport nutritionnel
Les micronutriments
50°C
destruction d’une partie du capital enzymatique
60°C
destruction de la vitamine C (la perte commence à 42°C)
72°C
destruction de la vitamine B8
95°C
destruction de la vitamine B7
96°C
destruction de la vitamine B1
97°C
destruction de la vitamine B9
100°C
les sels minéraux deviennent non assimilables
110°C
destruction de toutes les vitamines
Les macronutriments
Les protéines
L’institut Max Planck a démontré que les protéines cuites n’ont que 50 % de biodisponibilité comparées aux protéines crues. De plus, lorsqu’elles sont combinées à des glucides (c’est souvent le cas en cuisine), intervient alors la réaction de Maillard qui provoque une perte de la qualité des protéines ingérées et réduit la quantité d’acides aminés disponibles.
Les glucides
Le mode de cuisson a une influence sur indice
glycémique IG (vitesse à laquelle les glucides que nous ingérons font monter la
glycémie). Lors de la cuisson, la structure de l’amidon va se modifier. Plus la
cuisson est effectuée à haute température et/ou plus elle est prolongée, plus
l’IG augmente. Vous pensez ingérer des sucres lents et ils se transforment en
sucres rapides !
Les lipides
Tous les lipides ne supportent pas de la même façon la
chaleur. Exceptées celles d’olives, de coco et d’arachides, il est important de
ne pas cuire les huiles afin qu’elles conservent les mêmes propriétés qu’à cru.
Leur cuisson peut entraîner la destruction des
antioxydants, l’oxydation des acides gras, la formation d’acides gras Trans et
de produits néoformés toxiques (pour certains cancérigènes).
Dès 120 °C, les graisses se décomposent en glycérines ainsi
qu’en molécules qui n’existent pas à l’état naturel. Les acides gras mutent en
goudrons cancérigènes.
A plus de 200°C, les graisses engendrent de nouveaux
composés chimiques, appelés ECN (Espèce Chimique Nouvelle) très toxiques. Le
plus visible est la croûte carbonisée des viandes qui contient des acroléines,
substances cancérigènes. Les graisses invisibles des viandes et poissons sont
oxydées et se saturent, nécessitant plus d’énergie pour le métabolisme, avec
surproduction de cholestérol endogène.
Les oléagineux contiennent de la lécithine, un
émulsifiant des graisses, favorable à leur digestion. Dans les oléagineux
grillés, la lécithine perd ses propriétés émulsifiantes.
L’eau
Aujourd’hui, chacun est en droit de se demander quelle eau est la meilleure pour son métabolisme. Les choix de qualité sont en effet restreints et nous restons souvent perplexes devant les alternatives. C’est oublier un peu vite, que la meilleure eau disponible pour notre organisme est celle contenue dans les végétaux (bio !) que nous consommons crus. Les végétaux contiennent en effet un maximum d’eau de qualité parfaite pour l’hydratation de notre organisme (de 80 à 95 %) dont une grande partie est évaporée à la cuisson. Nous devons donc alors hydrater notre organisme en buvant de l’eau, souvent de mauvaise qualité.
2.
Création de substances nocives
Nous sommes nombreux à comprendre la nécessité de
limiter l’introduction de molécules chimiques dans notre alimentation. La
cuisson, elle-même, est un processus chimique qui induit des conséquences pour
l’organisme. Le programme HEATOX, financé par la commission européenne en 2003,
a étudié les produits toxiques générés par la chaleur. Il a permis d’identifier
plus de 800 composés chimiques issus de ces réactions, dont 52 sont
potentiellement cancérigènes.
Faisons
ici un petit aperçu de ces substances.
Les furanes
Les furanes sont créés à haute température (poêle, friture, grillade, conserve) et sont toxiques pour l’organisme. Ils peuvent provoquer des maladies de la peau, des troubles hépatiques, un affaiblissement du système immunitaire, de l’appareil endocrinien et des fonctions de reproduction. Ils peuvent également avoir des effets sur le développement du système nerveux ainsi que certains cancers. Le JECFA a conclu en février 2010, que le furane est préoccupant pour la santé et que la poursuite des recherches dont il fait l’objet est prioritaire.
L’acrylamide
L’acrylamide est une substance chimique qui se
forme naturellement dans les aliments riches en amidon (pain, pâtes, céréales) au cours des processus de cuisson. Elle apparaît dès 120°C . C’est un composé utilisé industriellement
pour la fabrication des plastiques, des cosmétiques et pour le traitement des
eaux. Il est considéré comme un toxique dangereux (mutagène, génotoxique et
cancérogène). Sa présence dans les
aliments cuits est préoccupante car les concentrations sont de l’ordre de 100 à
1000 fois supérieures à celles admises pour son usage dans l’industrie ! C’est sa découverte par
une équipe suédoise qui a déclenché la décision de lancer le programme HEATOX en 2003.
Les A.G.E
Les AGE sont issus de réactions chimiques entre
les glucides et les protéines lors de la cuisson (réaction de Maillard). Leurs
effets néfastes sur l’organisme ne sont connus que depuis le début des années
2000. Ils sont présents dans presque tous les plats
cuisinés et souvent en grandes quantités. A basse température, c’est-à-dire
jusqu’à une température équivalente à celle du corps, les composés de glycation
obtenus peuvent être démontés par la cellule lorsqu’ils y pénètrent. Aux
températures habituelles de cuisson en revanche, ces
réactions forment des molécules indémontables qui rigidifient les tissus de
l’organisme. Or, des organes comme le cœur, les artères, les
yeux ou la peau ont besoin de flexibilité pour fonctionner de façon optimale.
La glycation est maintenant reconnue comme étant l’un
des principaux facteurs du développement de nombreuses maladies.
Les amines hétérocycliques (AHC)
Cette substance potentiellement cancérogène apparaît surtout sur les viandes et les poissons grillés
longtemps et à haute température (poêle, barbecue).
Lors de la cuisson, la créatine contenue dans le muscle réagit aux acides
aminés et aux sucres. Ces substances sont cancérogènes et augmentent le risque de maladie cardiovasculaire.
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
La cuisson à très haute température (barbecue)
produit ce type de substances cancérogènes, mais ces composés se produisent
également au four ou à la poêle quand on a laissé brûler un aliment. Ils sont
liés à la carbonisation de matières organiques. Comme les AHC, elles sont cancérogènes et augmentent le risque de maladie cardiovasculaire.
La carboxyméthyllysine
La carboxyméthyllysine est responsable de la
création de radicaux libres et de micro-inflammations.
Elle est issue d’une réaction entre divers composés (fer, vitamine C, acides
gras, sucres) et la lysine (acide aminé essentiel). N’étant que partiellement
éliminée dans les urines, une partie s’incorpore à nos tissus. Elle est susceptible d’augmenter
les risques de cancer et de maladie cardiovasculaire.
3. Augmentation
de la quantité de pesticides
Le Dr William Newsome, du Département canadien de recherche sur les aliments et sur la santé, a relevé un fait inquiétant : les tomates traitées aux fongicides contenaient, après cuisson, de 10 à 90 fois plus d’ETU (composé mutagène et cancérigène issu de la décomposition des fongicides EBDC), que les mêmes tomates crues.
4. Création
de leucocytose
La
cuisson développe des molécules dont beaucoup n’existent pas à l’état naturel.
Notre système digestif n’est pas toujours génétiquement programmé pour dégrader
ces molécules. Lorsqu’elles passent la barrière intestinale, le système
immunitaire réagit par un afflux de globules blancs dans le sang. C’est la
leucocytose digestive, phénomène. considéré comme normal jusqu’à ce qu’un
chercheur, Paul Kouchakoff, constate en 1937, qu’il ne se produisait pas suite
à l’ingestion d’aliments crus. Cette leucocytose est cependant maîtrisée à
partir
de 51 % d’aliments crus dans son assiette. Les différents modes de cuisson déclenchent
plus ou moins ce phénomène. Nous pouvons donc considérer que les aliments cuits
conduisent à une condition d’infection. Le fait d’inaugurer le repas par des
crudités temporise l’agression des autres aliments s’ils doivent être cuits.
Leucocytose normale : 5 à 7 000 globules blancs
Leucocytose après ingestion légumes ou fruits crus : leucocytose normalelégumes cuits à la vapeur douce (VD) : 10 à 12 000 globules blancslégumes cuits à l’autoclave (cocotte mn) : hyper leucocytose 20 000 globules blancscharcuterie, conserves, sucre raffiné, vin, vinaigre : hyper leucocytose légumes crus en début de repas + légumes cuits à la VD : leucocytose normale légumes cuits à la VD + légumes crus en fin de repas : leucocytose modérée légumes crus + légumes cuits à l’autoclave : hyper leucocytos
5. Baisse
d’efficacité du système sensoriel spécifique
Une conséquence de la cuisson des aliments a été
observée lors une étude de 2011 . Lorsque nous ingérons un
aliment, notre organisme l’analyse afin d’apporter une réponse adéquate. Cette analyse commence avant même l’ingestion avec
l’odorat, puis à la mise en bouche et se poursuit après la déglutition au fur
et à mesure de la digestion. Un mécanisme complexe et précis. Chaque structure
moléculaire est traitée spécifiquement, programmée
génétiquement. Avec les aliments transformés, la capacité de détecter la teneur
en éléments nutritifs en fonction du goût et de l’odorat est limitée.
De
nombreuses études statistiques ou médicales donnent des résultats
contradictoires sur les causes réelles de l’obésité. Aucun lien de causalité
n’a pu être établi de manière certaine et indiscutable entre la prise de poids
et le niveau de lipides, de glucides ou de protéines dans l’alimentation.
Cependant, il semblerait que les personnes obèses ou en surpoids souffrent
d’une perte de leurs facultés de contrôle sensoriel, qu’aucun contrôle mental
ne peut remplacer. L’ingestion
d’aliments bruts, non cuits, nous permet de nous replacer au plus près des
conditions dans lesquelles se sont élaborés les mécanismes de régulation
alimentaire. La satiété est plus franche et nous découvrons des expressions de
la satiété autre que la distension gastrique comme, par exemple,
l’affaiblissement des saveurs voire leur changement radical.
6. Quelles solutions adopter ?
Face
à ces constats peu réjouissants, que pouvons-nous faire ?
Voici
quelques préconisations qui vous permettront de minimiser au maximum les dégâts
occasionnés par les températures de cuisson habituelles :
Consommer, en début de repas, des aliments crus. Si votre système digestif est fragilisé, je vous invite à consommer des jus de légumes frais avant chaque repas Consommer 51 % minimum de crudité au cours de la journée (fruits, légumes, jus de légumes) Effectuer une fausse cuisson en utilisant une marinade au citronCuire à la vapeur douce (sans pression), à l’étouffée à basse température ou au four à moins de 110 °CProscrire les températures de cuisson trop fortes et les modes de cuisson peu respectueux de la vitalité de nos aliments (cocotte-minute, grillade, barbecue, friture, conserve, four au-delà de 110 °C, micro-ondes)Choisir des matériaux qui n’auront pas d’impact néfaste sur votre organisme. Privilégier l’inox 18/10, le verre, la terre non vernissée. Bannir les ustensiles en aluminium, les revêtements antiadhésifsConsommer en priorité des aliments mûrs, de saison, non transformés et le plus locaux possiblesFaites régulièrement des repas de fruits crus.
En suivant ces quelques
conseils, vous profiterez au mieux des nutriments contenus dans les aliments
que vous ingérez et vous diminuerez sensiblement la création de molécules
toxiques que votre organisme ne parvient pas toujours à traiter. Votre corps
ainsi bien nourri et moins agressé vous dira merci.
Comité mixte de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture et de l’Organisation mondiale de la santé d’experts des additifs
alimentaires
van Dongen et al., 2011 : « In highly
processed foods, however, the ability to sense nutrient content based on taste
seems limited. » (l’éloge du cru – Dominique Guyaux)
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